ERC - AL-ATTIYAH EN TÊTE À CHYPRE ALORS QUE SES RIVAUX DE L'ERC SE CONCENTRENT SUR UNE LUTTE PALPITANTE POUR LE TITRE
Rallye de Chypre 2019 - Rapport de manche 1
*Le pilote légende du Rallye de Chypre est en tête à Nicosie, mais prêt pour "une autre longue journée".
*Lukyanuk détient l’avantage pour le titre européen sur Ingram et Habaj, Hirvonen est sixième
*L'as local Panteli mène l'ERC2, Llarena est premier en ERC3 pour Peugeot Rally Academy
Nasser Al-Attiyah confirme ses chances de gagner le Rallye de Chypre pour une sixième fois en terminant la première étape en tête. Mais si le Qatari est l'homme à battre sur les difficiles spéciales des terres du sud de Nicosie, Alexey Lukyanuk a le dessus sur Chris Ingram dans la lutte pour le titre FIA ERC.
Le champion en titre Lukyanuk est en deuxième position et en course pour six points bonus pour la première étape, tandis qu'Ingram boucle la spéciale de clôture de la journée dans la zone tampon des Nations Unies, au centre de Nicosie, derrière Simos Galatariotis en quatrième position. Il remporte ainsi quatre points bonus.
Łukasz Habaj, qui, comme Ingram, participe pour la première fois à une compétition à Chypre, est cinquième mais reste fermement engagé dans la lutte pour le titre de champion d'Europe. Mikko Hirvonen est sixième pour un retour ponctuel, juste "pour le plaisir " à Chypre et en ERC. Albert von Thurn und Taxis fait un bon retour en septième position après quelques tonneaux lors des essais libres, suivi d’Abdulaziz Al-Kuwari huitième, Norbert Herczig neuvième et Emilio Fernández en P10 pour ses débuts en ERC. Le Chypriote Petros Panteli mène l'ERC2 avec Juan Carlos Alonso en troisième position, tandis qu'Efrén Llarena mène devant Erik Cais en ERC3 pour la Peugeot Rally Academy.
Rapport de la première étape : Lukyanuk reste dans le sillage d’Al-Attiyah lors d'une journée difficile à Chypre
Alexey Lukyanuk reste proche de Nasser Al-Attiyah, le leader du Rallye de Chypre, après la première étape du Championnat d'Europe des Rallyes FIA, le Russe gagnant du temps pendant la boucle de l'après-midi sous une chaleur écrasante.
Al-Attiyah, avait dominé le trio d'étapes du matin pour prendre une avance de près d'une demi-minute. Sa seule frayeur, il la vivra à la fin de la troisième étape peu avant midi, lorsqu'une goupille d'attelage se détache. Cet incident constitue la préoccupation majeure du pilote Volkswagen Polo GTI R5 d'Autotek Motorsport.
Lukyanuk réagit avec fermeté dans l'après-midi lorsque le leader Saintéloc Junior Team limite les pertes dans sa Citroën C3 R5 lors de la répétition de Politiko à 0,6s. Il gagne ensuite 2,8s sur Al-Attiyah lors des 23,23 km de l'étape de Lefkara, la plus longue du rallye.
"C'était une bonne journée pour nous", a déclaré Al-Attiyah, cinq fois vainqueur de l'épreuve. "La cinquième étape a été très difficile, très difficile, donc nous n'avons pris aucun risque, et nous l'avons gérée avec une bonne vitesse. Nous n'avons perdu que trois secondes contre Lukyanuk. Je suis très heureux et nous avons une bonne avance, mais demain sera une longue journée."
Lukyanuk n'a plus que 25,4s d'avance sur le leader du rallye et a une avance confortable sur le troisième, le Chypriote Simos Galatariotis, vainqueur de l'an dernier. Lukyanuk est réticent à se battre contre Al-Attiyah, qui ne participe qu'une seule fois à l'ERC et n’est donc pas impliqué dans la bataille pour le titre de champion. Galatariotis opte pour une stratégie risquée, n'embarquant qu'une seule roue de secours pour gagner du poids malgré la réputation difficile du Rallye très rocheux de Chypre. Mais cela paye, il double son avance sur le peloton de poursuivants.
Chris Ingram (Toksport WRT), leader de l’ERC, qui s'est tourné vers le crowdfunding pour concourir à Chypre après avoir loupé le titre ERC1 Junior et le prix de 100 000 euros de seulement 0,3s, est quatrième, reprenant la place sur la cinquième étape après l'avoir perdue sur la manche précédente avec un chrono exceptionnellement lent.
Troisième meilleur chrono de la re-course de Lefkara, il devance son compatriote Łukasz Habaj (Sports Racing Technologies), qui termine la journée à 9,4s du Britannique après la première étape. Ingram, en particulier, a admis que son choix de pilotage était trop conservateur et prévoit d'attaquer sur la deuxième étape.
Avec une sixième place, la première journée d'action de Mikko Hirvonen en ERC en 17 ans s'est déroulée sans problème, son seul souci étant un problème de freins dû à une surchauffe au milieu des longues étapes. Si Hirvonen (MM-Motorsport) est un pilote très expérimenté avec 15 victoires en championnat du monde, son manque d'expérience récente en rallye d'étape a rendu les choses plus difficiles pour le Finlandais.
Albert von Thurn und Taxis aurait bien besoin d'un coup de pouce. L'Allemand de Baumschlager Rallye & Racing ne parvient pas à boucler pas les trois dernières manches de l'ERC, mais est déjà remonté dans le top 10 avant de passer en septième position sur la passe de l’après midi de Lefkara.
Ce gain est réalisé aux dépens de Tibor Érdi Jr. (Érdi Team Kft.), qui doit s'arrêter pour changer une roue, ce qui lui fait perdre 4 minutes et retomber en P14. Le double champion de l'ERC2, qui s'est hissé au sommet de la hiérarchie avec une ŠKODA Fabia R5 en fin d'année dernière, arrive en P13 à la fin de la journée.
Norbert Herczig (MOL Racing Team) passe de la P33 à la neuvième place à la fin de la manche, marquant une série de cinq premiers chronos d'étape au cours de la journée. Après avoir démarré avec une pénalité de deux minutes, le pilote hongrois réduit rapidement l’écart sur Abdulaziz Al-Kuwari en huitième position à seulement 6,5s.
Emilio Fernández (Toksport WRT), la recrue de l'ERC, a un après-midi bien rempli pour sa première visite à Chypre, le Chilien augmentant le rythme sur les deuxièmes passes de Politiko et Lefkara. Il passe de la P11 à la neuvième place sur cette dernière, mais Herczig fait mieux sur la spéciale de Nicosie et revient en P10, 4,2s derrière.
Herczig et Fernández profitent des problèmes de Niki Mayr-Melnhof. L'Autrichien avait déjà été retardé sur la passe matinale de Lefkara lorsque le tableau de bord de sa voiture s'est allumé comme "un arbre de Noël" à cause d’un problème électrique. La même chose se reproduit sur la passe de l'après-midi. Il reste dans la bataille pour la huitième place, à seulement 16,6s d'Al-Kuwari et 6,1s de Fernández, ayant également perdu du temps à cause d'une crevaison.
Petros Panteli (Q8 Oils Rally Team) mène la catégorie production ERC2, tandis qu'Efrén Llarena (Peugeot Rally Academy) reste en tête devant Erik Cais (ACCR Czech Rally Team) en ERC3.
Panteli tient bon alors que les espoirs d'Alonso de remporter le titre ERC2 sont presque anéantis
Les espoirs de Juan Carlos Alonso de remporter un premier titre en ERC2 sont presque anéantis par une fuite de liquide de frein, tandis que Petros Panteli, expert local, est proche d'une seconde victoire de catégorie en autant d'années.
Panteli (Q8 Oils Rally Team) est une force dominante dans la catégorie showroom, remportant chaque étape de la première manche en se créant une avance très confortable. Mais derrière Panteli, il y a beaucoup d'action dans la lutte pour la deuxième place.
Antonis Chilimintris tombe dans les griffes du leader du championnat ERC2 Alonso lors de la deuxième étape du matin, en partie à cause d'une panne d'intercom qui l’empêche d'entendre les notes. Alonso prend brièvement la deuxième place, mais Chilimintris la reprend sur la quatrième étape. Mais Alonso rencontre des problèmes - sa Mitsubishi a commencé à perdre du liquide de frein sur Lefkara, la plus longue étape du rallye avec plus de 23 kilomètres à parcourir.
"On a perdu les freins. Nous avons eu une fuite de liquide. Nous l'avons résolue, mais nous n'avions plus assez de liquide de frein, alors nous avons mis de l'eau. Ça marche ! » Déclare Alonso soulagé. "Nous avons pris une pénalité parce que nous avons presque trois minutes de retard, mais c'est bien. Nous avons ralenti sur la dernière étape, mais nous avons réussi."
Ce retard ajoute 30 secondes à son temps total, le ramenant à 1m24.1s derrière Chilimintris. Un score final de 18 points sur l'ensemble du week-end du Rallye de Chypre sera suffisant pour permettre à Alonso de s'assurer mathématiquement le titre ERC2, avec 15 points pour la troisième place qu'il occupe toujours, cinq points bonus déjà en banque pour son étape, une troisième position d'arrivée, à condition qu'il tienne la distance.
Malgré ses derniers drames, la troisième place d'Alonso est toujours assurée, puisque Dmitry Feofanov (Sporta Klubs Autostils Rally Team) est à quelques minutes derrière. Feofanov participe pour la première fois à une compétition à Chypre et a décrit la courbe d'apprentissage comme "compliquée", bien qu'il soit toujours sur la bonne voie pour terminer parmi les cinq premiers, actuellement au quatrième rang. Le Russe a réussi à devancer progressivement Louis Papageorgiou (SLT Rally Team) tout au long de la journée, le Chypriote complétant le top cinq au volant de son ancienne Mitsubishi Lancer Evolution spec.IX.
Llarena en tête de l'ERC3 alors que Cais reprend confiance
Efrén Llarena en tête de la catégorie ERC3 du Championnat d'Europe des Rallyes FIA devant Erik Cais sur un rallye de Chypre ensoleillé. Pour sa première apparition au sein de l'équipe Peugeot Rally Academy soutenue par le constructeur, Llarena remporte les trois spéciales de la boucle matinale.
Cais (ACCR Czech Rally Team), soutenu par la fédération tchèque, rebondit avec une victoire d'étape sur la passe de Politiko, prenant 12.3s d’avance sur Llarena après ses tonneaux "effrayants" du matin qui avait entamé sa confiance. "Nous avons eu une crevaison dans la première étape de la boucle, une crevaison lente à l'arrière, alors nous avons essayé de gérer la vitesse pour essayer de ne pas totalement finir le pneu," explique Llarena, expliquant une partie de sa perte de temps.
Mais sur l’étape suivante, Llarena reprend du poil de la bête. Le champion récemment sacré en ERC3 junior prend 16s sur Cais lors de la cinquième étape, l'écart étant de 49.6s après la spéciale de Nicosie. Malgré la perte de terrain au cours de la boucle de l'après-midi, Cais est plus positif à la fin de la journée. "C'était bien. Je me sentais plutôt mal [avant l’assistance]. C'était mieux que le matin. Nous avons changé les réglages avec mon ingénieur et maintenant je me sens beaucoup plus en confiance avec la direction et le reste."
Orhan Avcioğlu (Toksport WRT) est frustré du début à la fin de la première étape, se plaignant que sa voiture n’a pas de puissance. De nouveaux capteurs sont installés à l’assistance de mi-journée, mais l'échange ne fait aucune différence, Avcioğlu a le sentiment « de piloter une R1 », faisant référence à la catégorie en dessous des R2 et R3 utilisées dans ERC3. Bien qu'affamé de victoire, Avcioğlu confirme sa réputation de battant en remportant la dernière étape de la journée dans les rues de Nicosie, la ville hôte, à 0,4s de Llarena.
Avcioğlu a déjà remporté une victoire d'étape en ERC, en parcourant les rues de Las Palmas l'an dernier lors du Rallye des Iles Canaries, où il pilotait une ŠKODA Fabia R5 pour Toksport. Bien que la victoire d'étape n'ait pas eu d'influence sur sa position générale, il est confortablement troisième de la catégorie, une minute devant Florian Bernardi en quatrième position.
Bernardi est plus à l'aise sur l'asphalte, il n'est pas évident de s'attaquer aux aléas du rallye de Chypre en tant qu’expérience d'apprentissage sur le gravier. Avec son équipe, ils travaillent sur la voiture "étape par étape" pour trouver un meilleur rythme avec sa Renault Clio R3T. Constantinos Televantos (Q8 Oils Rally Team) complète le top cinq dans sa Ford Fiesta R2, devant Ekaterina Stratieva (Saintéloc Junior Team), vainqueur du Trophée ERC 2015, qui était heureuse de survivre aux étapes « vraiment folles » du rallye. La Bulgare renoue avec le titre de championne du monde de la manière la plus audacieuse qui soit, car le Rallye de Chypre, notoirement rude et punitif, n'est que sa troisième épreuve en deux ans.
Christos Mannouris remporte quatre victoires et deux podiums de catégorie dans divers rallyes chypriotes cette saison, mais il est peu probable qu'il remporte le moindre trophée ce week-end. Il abandonne au volant de sa Citroën DS3 R3T avec un problème technique sur la route entre la première et la deuxième étape ce matin, après avoir déjà perdu plusieurs minutes sur la première étape Politiko.
*Sous réserve de confirmation des résultats par la FIA
TOP 10 PROVISOIRE (après six étapes, 94,14 kilomètres)
1 Nasser Al-Attiyah (QAT)/Matthieu Baumel (FRA) Volkswagen Polo GTI R5 1h16m29.5s
2 Alexey Lukyanuk (RUS)/Alexey Arnautov (RUS) Citroën C3 R5 +25,4s
3 Simos Galatariotis (CYP)/Antonios Ioannou (CYP) ŠKODA Fabia R5 +2m11,1s
4 Chris Ingram (GBR)/Ross Whittock (GBR) ŠKODA Fabia R5 +2m35.3s
5 Łukasz Habaj (PLN)/Daniel Dymurski (PLN) ŠKODA Fabia R5 +2m44.7s
6 Mikko Hirvonen (FIN)/Jarmo Ottman (FIN) Ford Fiesta R5 +2m59.1s
7 Albert von Thurn und Taxis (DEU)/Bernhard Ettel (AUT) ŠKODA Fabia R5 +3m57.5s
8 Abdulaziz Al-Kuwari (QAT)/Marshall Clarke (GBR) ŠKODA Fabia R5 +4m33.3s
9 Norbert Herczig (HUN)/Ramón Ferenc (HUN) Volkswagen Polo GTI R5 +4m39.8s
10 Emilio Fernández (CHL)/Axel Coronado (ESP) ŠKODA Fabia R5 +4m44.0s
FIA ERC2 : Petros Panteli (CYP)/ Kyprianos Christodoulou (CYP) Mitsubishi Lancer Evolution X
FIA ERC3 : Efrén Llarena (ESP)/Sara Fernández (ESP) Peugeot 208 R2
ERC Ladies' Trophy : Ekaterina Stratieva (BGR) Peugeot 208 R2