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F1 - 2018 GRAND PRIX du Mexique Transcription de la conférence de presse du samedi

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27.10.18

Pilotes 1 – Daniel RICCIARDO (Red Bull Racing) 2 – Max VERSTAPPEN (Red Bull Racing) 3 – Lewis HAMILTON (Mercedes)

Pilotes

1 – Daniel RICCIARDO (Red Bull Racing)

2 – Max VERSTAPPEN (Red Bull Racing)

3 – Lewis HAMILTON (Mercedes)

 

Interviews sur piste

(Menées par David Coulthard)

 

Q: Daniel, comment est-ce possible? Vous avez attendu la dernière minute. On ne s’imaginait pas que vous pouviez aller aussi vite. Comment avez-vous accompli ça ?

Daniel RICCIARDO: Je savais que c’était possible. C’était pas forcément évident lors des essais, je savais qu’il fallait vraiment apprivoiser le terrain pendant quelques tours, comme toujours, mais la voiture a ce qu’il faut dans le ventre, Max l’a prouvé du début à la fin de ce week-end, je sentais bien que j’avais fait un tour correct. Mais je n’étais pas vraiment convaincu, c’était pas le meilleur, mais une fois que j’ai entendu que j’avais décroché la pole… wow, il faut que je me détende un peu, je suis une vraie boule d’énergie là.

Q: Vous avez montré que vous n’êtes pas seulement un spécialiste de Monte Carlo. C’est votre première pole sur un autre circuit, alors ça fait quoi ?

DR: Oui, c’est un truc de dingue. Je n’avais jamais fait ça qu’à Monaco, signer la pole ici… Je crois qu’on était super serrés avec Max, j’ai entendu parler de quelques centièmes ou millièmes donc un grand bravo à l’équipe, c’est un doublé. Je ne sais pas à quand remonte le dernier doublé de Red Bull en qualifications, donc c’est vraiment super.

Q: C’est la première fois depuis l’ère des turbo hybrides que vous obtenez un doublé, alors félicitations pour cette réussite et bonne chance pour demain. Max, je suppose que vous êtes un peu déçu. Vous étiez le plus rapide tout au long des essais et c’est finalement Daniel qui signe le meilleur tour, parlez-nous un peu de ce dernier tour ? Où est-ce que ça vous a échappé ?

Max VERSTAPPEN: Toute la qualif était nulle. Encore les mêmes problèmes qu’en FP2 (deuxième session d’essais libres). Le freinage moteur pas réglé comme je veux, avec un problème de frein moteur. On a essayé de faire au mieux avec ce qu’on avait. Je pensais qu’on n’aurait plus ce genre de problèmes mais bon, second c’est déjà bien, on verra demain.

Q: On sent que vous êtes déçu. Vous n’êtes clairement pas content de la voiture. Vous pensez avoir réglé ces problèmes pour demain ?

MV: Je n’en suis pas sûr, mais je vais m’y atteler.

Q: Max, désolé que vous n’ayez pas obtenu la pole. Lewis, vous semblez plutôt content. Ce n’est pas la pole mais votre principal adversaire du Championnat est un peu derrière vous. Troisième, ça correspond aux performances maximales de la voiture, ou vous en aviez encore sous le coude pour passer devant les Red Bull ?

Lewis HAMILTON: Je suis très très content de cette position. Honnêtement, on a eu une mauvaise journée hier et aujourd’hui, c’était vraiment beaucoup mieux. Vraiment, hier nous étions très très loin du compte, je ne m’attendais pas à réussir à faire 3ème, mais l’équipe a vraiment super bien bossé la nuit derrière quand on voit le résultat aujourd’hui. C’est le mieux que nous pouvions faire et je suis très content pour Daniel, il a fait du bon boulot, alors bravo à lui et aussi, être derrière les Red Bull, ce n’est pas une mauvaise chose.

Q: Sur ce départ, il y a une longue distance jusqu’au premier virage, vous avez deux Red Bull devant vous et un Championnat à remporter, allez vous gérer ce départ avec précaution pour le Grand Prix ?

LH: Vous avez vu ce qu’il s’est passé l’an dernier, avec la voiture rouge derrière. Je ne sais pas, je pense que ça dépend du départ que l’on prend. Mais 3ème sur la grille, c’est une bonne position pour démarrer, on a une bonne aspiration des gars devant. Donc oui, je vais me battre pour passer devant les Red Bull mais je ferais quand même attention.

 

CONFÉRENCE DE PRESSE

 

Q: Daniel, ça fait un moment que vous n’avez pas gagné à Monaco, que ressentez-vous là maintenant ?

DR: Je me contiens énormément. Je me suis un peu lâché en entendant que j’avais la pole. Mais oui, je contiens beaucoup mes émotions, je dois garder de l’énergie pour demain. Mais je suis très heureux, elle est loin ma dernière pole. Ça fait un moment  qu’on a pas eu un si bon week-end en général et nous avons été rapides tout le long. Et du point de vue de l’équipe, ce doublé en qualifs c’est vraiment fantastique. À l’évidence, Max a mené pendant les essais. Je savais qu’on pouvait pousser un peu plus encore et j’ai tout lâché sur la fin. C’était une belle lutte. Je suis très heureux, très content de ces qualifications. 

 

Q: Vous avez été surpris par votre temps dans ce dernier tour ?

DR: Je ne sais pas si j’emploierais le mot surpris. Je savais qu’on tenait un bon rythme, il fallait juste que toutes les conditions soient réunies. Pour être franc, le premier secteur n’était pas top, alors j’ai été étonné qu’on m’annonce la pole après ça, mais en effet, dans les second et troisième secteurs j’étais plus fort et c’est la que j’ai fait la différence. Mais je n’étais pas convaincu après le premier secteur que je pouvais avoir la pole, pour être plus clair. Je savais que le tour précédent n’était pas propre et j’ai réussi à mieux m’en sortir ensuite. C’était sympa, très serré, vraiment agréable. Les qualifications peuvent être excitantes, aujourd’hui en est la preuve. 

Q: Vraiment très excitant. Bien joué Daniel. Max, nous venons d’entendre de la bouche de Daniel que le premier secteur dans la dernière phase, c’était pas super brillant. Vous pouvez nous en dire plus sur votre sprint final en Q3, car vous étiez en route pour la pole au départ ?

MV: C’était juste compliqué. J’ai eu du mal pendant toute la durée des qualifications, à cause des mêmes problèmes qu’en FP2 : trop de frein moteur, en tombant les rapports et en décélération. La voiture n’avais pas un bon comportement. Alors je n’ai rien pu faire pendant ces qualifications, j’ai fait ce que j’ai pu avec mes outils, j’ai avancé tant bien que mal en dosant l’équilibre au freinage et en étant souple sur mes outils pour essayer de stabiliser l’ensemble de la voiture. Ce n’est pas comme ça que l’on souhaite entamer des qualifs, normalement, on doit être plus audacieux et bien plus agressifs sur nos outils. Voilà.

Q: Cela va-t-il affecter votre rythme demain ?

MV: On verra bien. Pour l’instant, je n’en sais rien.

Q: Lewis, vous avez dit précédemment que vous aviez eu une mauvaise journée la veille, et là, que pensez-vous de votre journée ?

LH: C’est une excellente journée pour nous. Si la compare à celle d’hier, je peux vraiment remercier tout ceux qui sont retournés à l’usine, qui ont travaillé toute la nuit, et aussi les gars ici, pour corriger les problèmes que nous avions et remettre la voiture sur de bons rails. Bravo à Daniel, les gars ont été vraiment rapides. Il étaient vraiment au-dessus jusqu’au qualifications et lors de ces dernières. Si vous regardez à la façon dont il a géré le secteur médian, il m’était impossible de faire mieux. Je suis déjà très heureux d’être si près derrière, vraiment content, et la troisième position, c’est un bon spot de départ.

Q: Vous pensez avoir le rythme pour pouvoir les battre demain ?

LH: Je ne pense pas. Je pense qu’ils ont un meilleur rythme en général sur ce genre de circuits pour je ne sais quelle raison. J’imagine que les moteurs Renault sont vraiment bons, ou plutôt est-ce dû au niveau d’aérodynamique qu’ils arrivent à atteindre en général, ça doit vraiment aider. Mais je pense que notre rythme de course n’était pas si mauvais hier, mais ces gars étaient vraiment supérieurs dans cette section. Nous avons amélioré la voiture donc on espère pouvoir se battre sérieusement demain et si on peut gagner du terrain dès le début de la course, alors ça sera parti !

Q: Grosse journée en perspective pour vous demain Lewis, vous avez hâte ?

LH: L’an dernier, nous n’avons pas fait une bonne course, j’espère faire une meilleure course demain. C’est génial ici, et courir sur ce circuit, c’est vraiment super -même si doubler ici est pratiquement impossible - mais nous avons une stratégie similaire donc ça risque de donner des choses intéressantes. 

 

QUESTIONS DE L’AUDITOIRE

 

Q: (Scott Mitchell – Autosport) Une question pour les deux pilotes Red Bull, Daniel, vous avez mentionné les difficultés dans le premier secteur. Qu’en est-il du second et du troisième ? Et Max, vous avez évoqué vos soucis. Sachant que vous aviez ces mêmes problèmes durant et avant les qualifications, vous sentiez-vous plus vulnérable lors des derniers sprints et s’est-il passé quelque-chose de significatif dans ce que vous qualifiez comme un échec ?

DR: Je pense que c’est compliqué à définir. Bien qu’on ait des hyper tendres, ça reste des slicks, et on n’a jamais vraiment l’impression d’avoir énormément de grip, c’est assez difficile de définir si on a été bon ou rapide dans un secteur ou l’autre de manière précise. Je peux juste me fier à mes temps au tour, on a accès à nos temps en direct. Je savais que j’étais rapide entre les virages 7 et 11, je savais… que le maîtrisais cette partie là, donc cette portion m’a laissé une bonne impression, je pense que je n’aurais pas pu être plus rapide dans cette section. Mais le dernier secteur, c’est difficile à dire. Particulièrement dans l’épingle, virage 13, c’est… comme si… il faut la jouer serré, on a la sensation de ne pas devoir l’attaquer trop fort, donc bien, on se dit qu’on aurait peut-être pu la gérer plus vite. Mais en y allant trop fort, on prend le risque de perdre du temps en sortie de l’épingle. Je savais que j’avais fait un meilleur temps que le précédent, ça je l’ai senti. Donc je savais que j’étais pas mal parti, mais sans savoir si ça suffirait.

MV: On va dire les choses ainsi, j’étais surpris de sortir premier des Q3, parce que ne le sentais pas du tout. Comme je l’ai dit précédemment, c’est difficile d’anticiper ces choses là. Je pilotais en gérant des problèmes - et en qualifications, c’est pas ce qu’on est supposé faire.

Q: (Christian Menath – Motorsport-magazin.com) Une question pour les deux pilotes Red Bull. En général, les qualifications ne sont pas votre point fort. Vous avez un bon rythme, pas de désavantage des modes moteur et vous êtes généralement mieux chaussés que les autres voitures. Rien ne peut vous arrêter en fait ? Pensez-vous que cette course va vous voir vous affronter l’un contre l’autre uniquement, et y a-t-il des règles spéciales dans ce cas ?

DR: Je pense qu’il est trop tôt pour dire si ce sera une course centrée autour d’une lutte entre nous deux, bien que ça serait sympa. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer le dimanche. Il y a une longue ligne droite avant le premier virage, et en général, une fois lancés, les pneumatiques vont vraiment être déterminantes ici. Donc je pense qu’avec une voiture plus rapide, on peut toujours doubler. La bonne nouvelle, c’est que nous sommes les plus rapides aujourd’hui. Alors oui, je pense qu’on est bien partis, mais pour l’instant on se détend, et on fera ce qu’on a à faire demain.

 

MV: On est bien partis !

 

Q: (Francisco Alcalà – Global Com Group) Question pour Lewis. Sachant que Seb va partir derrière vous, est-ce que vous songez à jouer la sécurité au début de la course ?

LH: Pas vraiment, tout le monde va se jeter dans le virage 1 pour gagner des positions, donc c’est un moment crucial. Si on y va trop lentement, on peut se faire rentrer dedans, si on y va trop fort, on peut emboutir les autres et aussi se faire percuter. Il faut donc piloter comme il se doit dans ce genre de cas et visualiser la victoire. C’est ce que je vais faire, c’est ce pour quoi je suis là, piloter pour gagner.

Q: (Pedro Torre – Top Class Magazine) Quelles sont vos prévisions de performances pour demain, ici à Mexico City en haute altitude ? Entre les performances physiques liées à l’altitude et au risque de pluie demain ?

LH: Bien, la pluie c’est une bonne chose, même s’ils seront toujours plus rapide grâce à une meilleure poussée verticale mais ça sera sans doute un peu plus intéressant. Physiquement ? Aucun problème, ce n’est pas une course où on prend beaucoup de G. Il y a quelques zones de gros freinage mais ne c’est pas une piste particulièrement rapide. Il n’y a pas de virages rapides. Toutes la section médiane est lente, les virages 1, 2 et 3 sont très lents. Du virage 4 au virage 9, la section est physiquement très facile mais c’est une longue course. Il faut rester concentré et ne pas commettre d’erreur, c’est ça la clé. Ce n’est pas facile mais je pense que personne ne souffrira physiquement, on s’entraîne tous à haut niveau.

DR: Je suis d’accord. Je pense la ligne droite est longue, même si la course était physique, rien que cette ligne droite permettrait de récupérer à chaque tour. Ce circuit, comme l’a dit Lewis, c’est une succession de virages lents. Normalement en F1, ce qui nous épuise physiquement c’est la vitesse, la prise de G importante virages après virages. Même si une courte partie de la section médiane est assez rapide, elle ne nous soumet pas à une grosse pression, je suppose que c’est en partie dû au faible taux de grip lié à l’altitude. Mais en dormant, on la ressent, une fois au lit, on peut constater que la respiration est plus lourde. Je donne des précisions ! Vous me regardez bizarrement ! J’essaye juste d’ajouter un peu de détails pour vos articles.

 

Q: (Scott Mitchell – Autosport) Lewis, vous avez mentionné une belle journée pour votre équipe. Qu’avez-vous changé sur la voiture et qu’est-ce que le fait de ne pas partir en hyper tendres va avoir comme impact sur vos chances de remporter la course demain ?

LH: Franchement, c’est le jour et la nuit. Hier, on se débattait. Lors des premiers essais libres ça allait, mais lors de la seconde session, c’était l’enfer à piloter. Puis il y a eu d’autres problèmes sur la voiture, mécaniques, aérodynamiques, plutôt mécaniques qu’aéro d’ailleurs, et aussi légèrement côté moteur. Donc de grands changements ont été opérés pendant la nuit pour revenir en si bonne posture aujourd’hui. Nous ne pensions pas avec les performances d’hier que nous pourrions nous qualifier en ultra, et ça aurait été un désavantage certain de démarrer demain en hyper. Dès qu’on est entré dans les qualifs, j’ai senti que la voiture était bien, en bien meilleure position de prétendre à une bonne position. Je suis  vraiment heureux qu’on ait accompli ce travail, pour les qualifications. Je suis très content de ma position.

Q: (Alfredo Lopez Ledesma - MomentoGP) Lewis, en 2015 et 2017 vous avez eu des problèmes dans le premier virage. Serez vous en position agressive demain pour prendre rapidement la tête ou serez vous patient ?

LH: J’ai répondu à cette question un peu plus tôt… en fait ça dépend de la position dans laquelle je me trouverait en arrivant dans le virage. Si j’arrive à avoir une bonne aspiration des Red Bull et qu’il y a une opportunité de passer, je le ferai. Sinon, je tenterai de garder ma position. Ca fait longtemps que je pilote, je prends rarement des décisions stupides et désordonnées dans ce genre de situations, mais je n’y ai pas encore vraiment songé je vous avoue. J4espère faire un bon départ et rester dans le podium. Je pense que Daniel a fait du bon boulot.  Ces gars vont être rapides demain, alors gagner une position serait providentiel mais peu importe qu’ils soient devant car cela m’évitera de prendre des points, mais à Sebastien aussi donc aucun problème.

 

Q: (Christian Menath  - motorsport-magazin.com) Daniel, avez-vous eu les mêmes problèmes que Max avec ce problème de frein moteur ce week-end ?

DR: Non. Pour être franc, je ne sais pas exactement ce qu’il a ressenti avec la voiture, Max en a un peu parlé hier au briefing après la session mais non, je pense n’avoir rien senti de similaire à ce qu’il a constaté.

 

Q: (Louis Dekker – NOS) Daniel et Max, allez-vous causer une attaque à Christian Horner en vous affrontant comme vous l’avez fait à Baku ?

DR: Nous ne voulons pas nous affronter comme à Baku, donc normalement, pas d’attaque cardiaque demain. Ou alors une attaque de joie en fin de course !

MV: Je ne veux plus jamais parler de Baku.

DR: Baku, c’est balayé !