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Course de côte - Premières indications prometteuses sur le facteur de performance

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30.05.19

La phase expérimentale du « Pf » (Facteur de Performance) est bien engagée dans le cadre du Championnat d’Europe de la Montagne et livre des premiers enseignements encourageants.

Les épreuves de course de côte ont une qualité à nulle autre pareille : elles accueillent une très large variété de voitures de course, qu’elles soient monoplaces, voitures de sport, GT et bien sûr, voitures de tourisme, tantôt issues du rallye, tantôt du circuit, voire conçues « sur mesure » pour les épreuves de montagne. Pour le féru de course de côte, c’est un continuel régal. Et pour le spectateur occasionnel, c’est l’occasion idéale de découvrir et d’admirer, en un même lieu et en un jour, la palette presqu’intégrale des formes, silhouettes et sons que produit le sport automobile.

Cela dit, à force d’ouvrir grand les bras à toutes, la discipline s’égare parfois dans les méandres des règlements propres à chaque type de voitures de course admises. La variété a du bon et elle est même essentielle à la course de côte, mais elle s’accompagne aussi d’une complexité dans les règles et résultats qu’il convient de traiter. De ce constat et de cette volonté de simplification est né le concept « Pf » (pour Facteur de Performance, ou « Performance Factor » en anglais) : une nouvelle formule de classification des voitures, dont le calcul consiste à délivrer une valeur de performance propre à chaque voiture en fonction de son poids et d’un certain nombre de paramètres techniques (cylindrée, nombre de soupapes, type de carter, nombre de vitesses,…) et de données physiques facilement mesurables (empattement, voies, diamètre des roues, porte-à-faux, hauteur d’aileron,…).

Charge à chaque pilote de saisir toutes les données (35 exactement) dans un calculateur disponible sur le net (www.fiaperformancefactor.com) pour obtenir la valeur de Pf de sa voiture. Cette valeur servira à déterminer la classe dans laquelle elle concourra.

Depuis le lancement de la présente saison, les pilotes des voitures dites « fermées » s’inscrivant en Championnat d’Europe de la Montagne de la FIA doivent calculer le Pf de leur voiture et le déclarer avant chaque compétition. Sur le lieu des courses, une équipe de la FIA est présente pour guider les concurrents, les familiariser avec le concept et procéder à des simulations de résultats utilisant la classification Pf. Des classements virtuels ont ainsi été produits après les épreuves de Rechberg (cliquez ici), Falperra (cliquez ici) et Al Fito (cliquez ici).

Les données récoltées lors de ces premières compétitions sont encourageantes : les valeurs de Pf délivrées par le calculateur en ligne sont logiques par rapport aux degrés de préparation et de performances des voitures concernées et reflètent assez fidèlement la hiérarchie connue des pilotes et de leur machine.

Si la formule mathématique générant les valeurs de Pf est quasiment aboutie, la définition des futures classes de répartition des voitures demeure sujette à réflexion et expérimentation. A l’heure actuelle, les classements virtuels sont produits sur la base de 6 classes, échelonnées provisoirement par paliers de 40 points de Pf :

 

Echelle de classes utilisée à titre expérimental en 2019, sujette à ajustements pour 2020.

Logiquement, la Classe 1 est constituée de voitures de hautes performances, telles que les « Silhouettes » du Groupe E2-SH (Mercedes SLK340 Judd, Audi TT-R DTM, Renault RS01,…) et GT (McLaren GT3, Ferrari 458 GT3,…). Outre la simplification des catégories et des contrôles techniques, le concept de Facteur de Performance se veut aussi le plus inclusif possible. L’actuel format du Championnat d’Europe de la Montagne de la FIA s’en tient strictement aux voitures qui font l’objet d’une homologation volontaire des constructeurs auprès de la FIA, ce qui réduit de facto le nombre de modèles éligibles. A travers le concept Pf, toute voiture, homologuée ou non, deviendra admissible, pour autant qu’elle satisfasse aux normes de sécurité fixées par l’Annexe J de la FIA. La Classe 1 évoquée plus haut pourra ainsi s’élargir aux voitures dites « E1 » les plus extrêmes, et aux GT issues de challenges monomarques. Et les autres classes pourront désormais s’enrichir de voitures de tourisme venant d’horizons divers et variés, tels que le TCR, les coupes de marques et des modèles qui demeurent très compétitifs bien que leur homologation soit arrivée à échéance.

Selon les données rassemblées depuis le début de saison, toutes les Mitsubishi Lancer Evo IX et X aujourd’hui inscrites en Groupe N se tiennent dans une fourchette de 8 points de Pf (108 à 116). Les variations s’expliquent principalement par des variations de poids, paramètre essentiel dans le calcul de valeur de Pf de chaque voiture. Il convient de bien noter que le poids pris en compte est celui de la voiture avec pilote à bord, et non de la voiture seule. De plus, toute évolution apportée à la voiture, pour améliorer sa valeur de Pf, ne sera plus conditionnée par sa fiche d’homologation : le pilote aura toute liberté pour chercher à modifier sa voiture, afin de la positionner au mieux dans la classe Pf de son choix, a priori la plus avantageuse pour sa voiture, son propre niveau et son budget.

L’expérimentation du Pf se poursuivra sur chacune des huit épreuves restantes du Championnat d’Europe de la Montagne de la FIA 2019, avant d’être pleinement introduite en 2020.

Pour plus d’informations sur le concept de Facteur de Performance, consultez la page www.fia.com/performance-factor