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F1 - LES PROCHAINES ÉTAPES : COMMENT LA FIA ET LA F1 VONT BRISER LES RÈGLES

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22.08.19

Les essais en soufflerie des modèles de voitures pour 2021 se sont révélés encourageants jusqu'à présent, et les résultats suggèrent que la prochaine génération de voitures de F1 devrait être en mesure d’offrir des courses plus serrées. Aujourd'hui, l'attention se tourne vers l'affinement des règles - et plus spécifiquement vers la violation des règles...

Les essais en soufflerie des modèles de voitures pour 2021 se sont révélés encourageants jusqu'à présent, et les résultats suggèrent que la prochaine génération de voitures de F1 devrait être en mesure d’offrir des courses plus serrées. Aujourd'hui, l'attention se tourne vers l'affinement des règles - et plus spécifiquement vers la violation des règles...

Jusqu'à présent, la FIA et la Formule 1 se sont concentrées en grande partie sur la réduction des effets négatifs des flux d’air d’une voiture de tête sur un poursuivant, afin d'offrir des courses plus serrées et de meilleures opportunités de dépassement. Cela va bien sûr à l'encontre des objectifs d'une équipe de Formule 1, dont le seul but est de battre ses adversaires. Et si une partie de la victoire est obtenue en perturbant la stabilité d'un concurrent, aucune raison d’y remédier.

C'est pourquoi Nikolas Tombazis, responsable des questions techniques de la FIA pour les monoplaces, Pat Symonds, directeur technique de Formule 1, et leurs équipes respectives ont commencé à essayer d'enfreindre leurs propres règles.

« Nous essayons de voir où les règles que nous avons rédigées sont solides et où elles pourraient être faillibles », explique M. Symonds. « Je suis sûr qu'en fin de compte, les caractéristiques de sillage d'une 2021 bien développée ne seront pas aussi bonnes que celles que nous avons obtenues pour le moment, mais je pense qu'elles seront toujours meilleures, bien meilleures qu'une 2019 ou une 2020. J'en suis absolument certain. »

« Il y a certains domaines que nous connaissons déjà où l’on peut ajouter de la performance, mais ce faisant, on empire le problème de sillage, alors nous avons été très normatifs dans ces domaines, parce que nous avons vu le résultat en tentant nous même d’enfreindre les règles. Il y a d'autres domaines où nous estimons que la conception est robuste et où nous avons donc été moins soucieux du détail. »

« Nous essayons de chercher les failles, les conséquences involontaires. C'est compliqué à faire lorsque vous avez rédigé les règles. J’en ai fait l’expérience en travaillant sur les voitures 2009. Comme j'avais participé à la rédaction des règles, j'ai eu de la difficulté à penser aux échappatoires, car je savais ce qui était prévu. C'est une leçon bien apprise, nous l'avons prise en compte. » 

« Nous essayons d'oublier nos intentions de départ. Nous poussons les règles à la limite tout en enfilant une casquette d’équipe. » 

Tombazis ajoute : « Nous essayons de trouver des choses qui rendent la voiture plus rapide. Si une équipe améliore la vitesse de sa voiture sans aggraver les problèmes de sillage, nous n'avons aucun problème avec cela. Mais si une équipe rend la voiture plus rapide et impacte négativement le sillage au passage, il est clair qu'elle sera limitée par les règles. On ne peut pas leur demander d'être bienveillants. Mais faisons tout pour tester la moindre lacune de nos règles.

Le processus vise également à identifier les domaines dans lesquels la FIA et la Formule 1 voient des possibilités de gains de performance sans restriction pour les équipes, des " terrains de jeu " où la pensée innovante des équipes peut fournir un avantage compétitif sans impact sur les objectifs fixés par l'organe directeur et le promoteur de la F1 pour améliorer la compétition.

« Nous voulons préserver les performances du sillage, mais nous ne voulons pas que toutes les voitures aient la même apparence ou qu'elles soient exactement les mêmes à tout point de vue », explique Tombazis. « Il y a des zones de la voiture où les performances peuvent être améliorées sans entacher les paramètres clés de la voiture poursuivante, et nous voulons encourager ces zones à bénéficier d'un peu plus de liberté. »

Bien que l'itération actuelle, comme on peut le voir dans la vidéo de la soufflerie, soit très proche de ce à quoi on peut s'attendre avec les voitures 2021, il y aura encore des changements, particulièrement en ce qui concerne l'aile avant.

« Il y a beaucoup de travail en ce moment sur l'aile avant pour améliorer certaines de ses caractéristiques et aussi pour la rendre un peu moins carrée, » explique Tombazis.

Dans le cadre de leurs tentatives d'enfreindre les règles, il y aura deux autres séances en soufflerie. La première aura lieu en octobre et un autre en décembre après la publication des règlements, un calendrier, selon M. Tombazis, prévoit des ajustements en fonction de la gouvernance du sport.

« Comme pour tout ensemble de règles, il s'agit d'un processus en constante évolution », explique M. Tombazis. « En octobre, nous publierons un ensemble complet de règlements techniques et sportifs qui entreront en vigueur en 2021 et qui ne seront pas fondamentalement modifiés. Si nous trouvons un domaine où nous pensons que des mises à jour sont nécessaires pour maintenir nos objectifs d'amélioration de la maniabilité, nous pourrons y travailler avec les équipes dans certaines contraintes de temps. » 

Enfin, M. Symonds ajoute qu'au-delà des tests visant à l'élaboration du règlement 2021, les travaux se poursuivront afin de surveiller l'exploitation de l'ensemble des règles.

« Nous n'avons pas l'intention de nous arrêter là [décembre]. Nous continuerons d'enquêter, de développer et de tester les règlements, de la même façon que les équipes le feront et, de temps à autre l'an prochain, nous retournerons en soufflerie pour vérifier les résultats. »

En savoir plus - https://www.fia.com/news/f1-next-steps-how-fia-and-f1-will-break-rules